A Tombouctou, valoriser le Fewa pour ramener la paix au Mali

Article paru sur benbere

L’histoire du Mali est jalonnée de périodes d’incertitude. Des situations dues aux conflits générés par une mauvaise interprétation des caprices d’un environnement qui pouvait se révéler hostile par moment. Mais, il s’y est toujours trouvé des personnes trempées de vertu pour éviter que ces incertitudes ne prospèrent. C’était au moyen de mécanismes savamment conçus qu’ils y arrivaient. Parmi ces mécanismes de cohésion sociale, figure le fewa.  Le blogueur Dramane Traoré nous le fait découvrir.

Fewa (esprit de solidarité en Songhoy), est le nom que certains à Tombouctou ont donné aux travaux collectifs d’intérêt général. Les fewa s’organisaient périodiquement pour entretenir les édifices et les infrastructures d’utilité publique. Crépissage des mosquées, désensablement des points d’eau, curage de canaux d’irrigation, désherbage des champs : les jeunes y allaient avec leur soif d’apprendre, leur force physique et le sentiment d’accomplir un devoir. Les vieux avec leurs conseils pratiques et leurs bénédictions.

Tout était fait de manière sacrée et en célébration. Fewa, c’est également par ce vocable qu’on désignait les élans de solidarité que certaines catégories de travailleurs manifestaient à l’endroit d’un des leurs, touché par une calamité naturelle ou se trouvant simplement dans le besoin. Il en est de même que pour des camarades de même classe d’âge, qui s’associaient pour participer à la construction d’habitats pour les moins nantis d’entre eux.

Ce mécanisme a permis pendant longtemps de favoriser le rapprochement entre les populations, de faire de l’homme de la savane le frère de celui de la forêt, de l’homme du désert l’ami de celui des berges du fleuve, de faire de tous les enfants d’un même territoire, de contenir les frustrations et les envies qui pouvaient résulter des conditions précaires de vie, d’apporter la lumière tant nécessaire à la tolérance et à la concorde et d’éviter l’horreur des conflits.

Aujourd’hui, la solidarité interpersonnelle existe toujours dans la vieille ville de Tombouctou. Cependant, les calamités naturelles, elles, sont gérées par les aides aux urgences du gouvernement avec l’appui de certaines ONG. Le Fewa autour des édifices publics est une pratique qui tend à disparaître. Ce qu’il en reste, ou du moins une forme de civisme qui lui ressemble, continue d’avoir cours dans la cité mystérieuse. « Mais nous sommes loin de l’époque où les hommes posaient des actes de bienfaisance, sans attendre rien en retour. Des phénomènes nouveaux surgirent. Il s’agit entre autres de la banalisation de la chose publique, l’amour du gain facile et le mépris par la jeune génération de tout ce qui a attrait aux traditions. Tant de choses qui concourent à l’éloignement des hommes, les uns des autres », se désole Abdoulaye Ali, un notable de la ville.

Le fewa, au regard de l’impact qu’elle pourrait avoir sur la résolution de la crise sécuritaire qui sévit au Mali, ne doit pas être jetée aux oubliettes. Toutes les bonnes volontés sont invitées à réfléchir sur la question pour arrondir les vues. Des notables proposent déjà d’organiser des journées de fewa pour perpétuer cette tradition : « Le conseil communal de Tombouctou pourrait organiser des journées citoyennes de Fewa, pour débarrasser la ville de toutes les ordures qui surplombent ses rues et même des journées de concertation de fewa pour magnifier le vivre ensemble. Le Malien, qu’il soit des villes ou des campagnes, s’y connaît en matière de solidarité et d’entretien de la chose publique », explique Baba Oumar Kounta, un autre notable de la ville.

Le ministère de la Jeunesse et de l’Action citoyenne pourrait aussi organiser périodiquement des randonnées Fewa au cours desquelles les jeunes maliens pourront s’activer à travailler à l’avènement d’une vraie solidarité nationale en posant des actes citoyens dans les villages les plus reculés du pays.

Pour éviter que notre pays ne soit aspiré par les conséquences de guerres claniques, tribales et ethniques, nous devons songer à réactiver tous les mécanismes de notre riche répertoire culturel qui contribuent au renforcement du vivre ensemble et de la cohésion sociale.

A Tombouctou, la pastèque on l’aime sous toutes ces formes

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Au lendemain d’une énième pluie en ce mois d’août, le vieux cultivateur Matalla, enthousiaste, monte sur son âne et se dirige vers son champ de pastèque situé dans les périphéries de la ville. La pastèque est appréciée des populations qui aiment en manger après les repas. Mais à Tombouctou et à Gao, on en cultive des variétés bien particulières dont les graines sont destinées à de nombreux usages.

Parmi les différentes variétés cultivées à Tombouctou, il y a le kankani, prisé pour sa chair succulente. Ses graines et sa chair peuvent prendre toutes les couleurs. Le fambu, lui, est cultivé pour ses graines brunâtres. Grillées, ces dernières servent d’amuse-gueules aussi bien pour les enfants que pour les adultes au moment des causeries. Lorsqu’on décortique les graines par un procédé voisin de l’étuvage du riz, on obtient le Baali-Baali que les Tombouctiens aiment donner en cadeau à leurs hôtes de marque.

On aime aussi les graines jaunâtres du musa-musa. Grillées, elles servent aussi d’amuse-gueules. On peut également les moudre après grillade pour former le fameux haada tant aimé des vieux paysans et maçons de la cité mystérieuse. Ces graines sont à la base d’une sauce spéciale appelée musa-musa maafe que les femmes préparent surtout pendant les périodes de grande fraîcheur.

Le kanay, espèce voisine du musa-musa a des vertus thérapeutiques. On l’utilise pour préparer de la bouillie, Kanay bita, ou une sorte de tô, kanay koulba que les cultivateurs se plaisent à déguster en période de vaches maigres. Il y a aussi le birkinda, une pastèque plus ou moins succulente aux graines noires et qui servent à fabriquer une potion destinée à guérir les plaies chez les animaux.

Les graines de musa-musa, peuvent aussi donner de l’huile. Voilà ce qui ne devrait pas manquer d’intérêt pour les industriels. Rares sont les coins de rues à Tombouctou où l’on ne trouve pas une femme ou une jeune fille, en train de vendre des graines de pastèque grillée. Même les peaux de pastèques sont utilisées. Séchées, elles sont vendues aux propriétaires de bétails, car les animaux en raffolent. Malgré les multiples usages de la pastèque, les pluies devenues de plus en plus rares ces dernières années, font craindre l’abandon de la culture de la pastèque à Tombouctou.

Le lourd tribut des enseignants à la crise sécuritaire.

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Mali, la crise sécuritaire fait des malheureux, particulièrement parmi les enseignants qui servent dans le centre et le nord du pays. Ils sont la cible de certains groupes armés et font régulièrement l’objet de menace de mort, d’enlèvement et d’assassinat. Cette situation, qui a contribué à la fermeture de plusieurs écoles, fait que les enseignants des écoles qui fonctionnent encore ne dorment que d’un œil.

En 2012, au tout début de la rébellion portée par les groupes armés indépendantistes, les écoles de certaines localités du Nord ont été saccagées parce qu’elles étaient le seul symbole qui marquait la présence de l’État dans ces zones. A l’époque, déjà, les enseignants, même s’ils n’étaient pas directement visés, ont connu la terreur.

A chaque attaque, ils étaient sommés de quitter les lieux et ceux d’entre eux qui tardaient à s’exécuter étaient roués de coup. Mais, aujourd’hui, alors qu’un accord pour la paix a été signé entre les groupes armés et le gouvernement, le cas des enseignants s’est aggravé avec la multiplication des mouvements armés d’autodéfense et des groupes aux revendications politico – religieuses.


Ces derniers, qui revendiquent l’application de la loi musulmane par les armes, considèrent l’école comme le lieu de déperdition de la foi et où l’on inculque aux enfants « des valeurs » incompatibles avec les préceptes de l’islam.

Des enseignants ont reçu plusieurs fois des lettres de menace pour leur demander de quitter les zones qu’ils considèrent comme les leurs et ceux parmi eux qui s’entêtent à rester sont enlevés. S’ils n’y laissent pas la vie, ils ne seront libérés qu’après avoir été battus. Ce fut, par exemple le cas de deux enseignants du lycée de Tenenkou, enlevés le 17 mars 2018 alors qu’ils voyageaient en compagnie de plusieurs autres personnes. Avant cet acte, plusieurs cas similaires s’étaient produits dans le centre du pays.


En début d’année, un directeur d’école a été contraint à la démission dans la région de Taoudénit. Mais le grand malheur des enseignants vient des bandits de grand chemin. Ces derniers sillonnent les axes routiers à la recherche des proies faciles. Les enseignants des localités où les banques sont absentes, obligés de se rendre dans les centres urbains à la fin du mois pour la paie du salaire, en font les frais. En 2016, trois enseignants en provenance de Tombouctou ont été froidement exécutés et dépouillés de tous leurs biens par des bandits armés à l’entrée de Niafunké.

Plus patriotes que ceux qui meurent pour la patrie, ça n’existe pas. Ceux-là méritent le respect, la solidarité et la compassion aussi bien du peuple que de ses dirigeants. Les autorités maliennes, en plus d’œuvrer pour le retour rapide de la paix dans les zones à risque, doivent songer à revoir à la hausse la prime de zone accordée aux enseignants qui y servent. Des patrouilles sur les axes routiers peuvent aussi aider les enseignants à mieux servir.

Cependant, les propos tenus par certains responsables sur la grève en cours des enseignants et la gestion peu diplomatique de celle-ci, ne sont pas de nature à encourager les enseignants à aller servir dans des zones où l’administration elle-même refuse de retourner depuis 2012. Dans tous les cas, seul le respect de la liberté et des droits des citoyens est gage de paix et d’harmonie au sein de la société.

Mahamane Tindirma : des contes pour magnifier la diversité culturelle

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Autrefois, les connaissances, en Afrique étaient transmises de génération en génération à l’oral au moyen des contes. Le conte était du nombre des mécanismes permettant de prévenir les conflits. Aujourd’hui, les conteurs sont de plus en plus rares, les contes de moins en moins écoutés et leurs impacts sur les relations interhumaines quasi insignifiants. Parmi ces figures, l’éminent Mahamane Tindirma de Tombouctou, une figure incontournable de la tradition orale sonrhaï qui n’est plus.

Plus qu’un conteur, Mahamane du village de Tindirma situé à 30 km de Diré, fut un fabuliste doublé d’un philosophe, un sociologue, un historien, un poète et enfin un humoriste hors-pair. Il a été pour la langue sonrhai ce qu’ont été à la fois Molière, Jean de la Fontaine, Rousseau et  Victor Hugo pour la langue française.

Il a laissé derrière lui une œuvre riche constituée de plus de 100 contes dont 99 enregistrés sur bande audio de son vivant, le centième repris et enregistré par son fils après sa mort survenue en 1994 alors qu’il était âgé de 67 ans. Orateur exceptionnel et fin pédagogue, Mahamane Tindirma, plus que toute autre personne, savait trouver les mots justes, le ton approprié et le rythme qu’il faut pour captiver l’attention du public. C’est Mahamane Tindirma qui disait ne pas connaître plus mauvaise affaire qu’un divorce pour un homme : tu vas perdre ta femme, tout en nourrissant tes enfants qui vont prendre ton héritage pour l’amener dans la maison du mari de leur maman quand tu mourras.

Le conte, chez lui, n’est pas seulement un récit à débiter, mais un cours de savoir vivre à dispenser. Il n’hésitait pas, pour se faire comprendre de ses auditeurs, à se mettre dans la peau des personnages, variant la voix au gré des circonstances. Les proverbes étaient illustrés par des exemples tirés de la vie de tous les jours. Ses contes sont des récits courts ou longs où peuvent se mêler l’imaginaire et le réel, le domaine de l’homme et celui de la bête, le comique et le dramatique. Il invitait à accepter les différences, à magnifier la diversité, à exprimer ou à contenir des émotions, à défendre les femmes et les enfants et à être bienveillant avec les étrangers.

Les héros de ses contes, outre les animaux, étaient choisis parmi les nombreuses communautés qui se côtoient sur le territoire malien. Ils sont peuls (Samba Diam Werdy, Boubou Ardo Galo), songhaï (les trois frères partis faire fortune) touaregs (la bataille de Toya), mossis (Djibo), bozos (Makabote), bambaras (Tiemogo Diarra, Tenin), dogons (Origine du cousinage à plaisanterie entre dogons et sonrhai)…

Les récits se déroulent à Toya (Sékou Ahmadou et les touaregs),  à  Bandiagara (Oumar well Samba dodo), au Macina ou à Hamdallahi (Sekou Ahmadou), à Douentza et à Djibo (Hammadou Moussa koulla Djibo), au Fouta (Cheikou Oumarou). Ici, le conte vient souvent à la rescousse de l’histoire du Mali : les grands empires, les célèbres royaumes, l’arrivée des Marocains, celle des occidentaux, tout passait au peigne fin.

Les us et les coutumes de toutes ces communautés sont décrites dans les moindres détails. Les alliances, les pactes et les mariages entre elles sont relatés avec dextérité. Il raconte par exemple que les Peuls, les Touaregs, les Maures, descendraient de trois frères bergers qui se seraient perdus de vue alors qu’ils faisaient paître leurs troupeaux. Il donne même des explications qui frôlent le surnaturel et l’irrationnel sur les faits historiques qui seraient à l’origine du cousinage à plaisanterie entre certaines communautés du pays.

L’œuvre de Mahamane Tindirma donne des renseignements sur presque toutes les communautés qui vivent au Mali, les histoires multiséculaires qui les lient, les choses permises et les interdits chez les unes comme chez les autres. Des informations qui permettent aux uns de connaître et d’estimer les autres et à tous de se respecter.

Football: Top 5 des palmarès du Mali à la Can.



En Égypte, les Aigles du Mali participent pour la 11ème fois à une phase finale de coupe d’Afrique des nations de football. Le pays n’est pas cité parmi  les favoris, mais pourra tout de même arriver à un bon résultat.  Sur la base des différents résultats obtenus, Dramane Traoré a dressé le top 5 des palmarès du Mali à la CAN. 

5. 4ème place de 2004

Galvanisé par une horde d’expatriés évoluant en majorité dans les championnats européens, le Mali arrive en grande pompe à la CAN 2004 organisée en Tunisie. Avec un total de 7 points au sortir de la phase de poule, il termine premier de son groupe devant le Sénégal, bat la Guinée par le score de 2 buts à 1 en quart de finale, avant d’être écrasé par le Maroc, 4 à 0 en demi-finale. Le match de classement l’oppose au Nigeria et se termine 2 à 1 en faveur des Super Eagles. Les aigles du Mali terminent donc 4ème de la compétition.

Cette 4ème place est préférée à la 4ème place de la CAN 1994 dans le même pays. Le Mali perd la demi–finale 4 à 0 face à la Zambie, avant de se laisser dominer 3 à 1 par la Côte d’ivoire lors de la petite finale.

4. 4ème place de 2002

C’est la seule CAN de l’histoire organisée au Mali. A domicile, le Mali arrive à se défaire de l’Afrique du Sud (2 à 0) en quart de finale et perd la demi–finale (3 à 0) face au Cameroun tenant du titre et futur vainqueur de l’édition de Bamako. Battu par le Nigeria par le score minimum de 1 à 0 lors de la petite finale, le Mali termine 4ème de la compétition.

3. 3ème place de 2012                                               

L’édition de 2012 se passe au Gabon et en Guinée équatoriale. Le Mali s’y rend avec une équipe rajeunie, plusieurs de ses ténors sont absents et une rébellion sévit dans le nord du pays. En dépit de toutes ces difficultés, le capitaine Seydou Keita et les siens atteignent le stade de la demi–finale après avoir sorti le Gabon en quart de finale. Ils perdent de nouveau la demi-finale (1 à 0) face à la Côte d’Ivoire. Le Mali termine, cette fois, 3ème de la compétition en remportant le match de classement (2 à 0) face au Ghana.

2. 3ème place de 2013
Le Mali élimine le pays hôte, l’Afrique du Sud, en quart de finale mais s’incline pour la énième fois en demi-finale  face au Nigeria (4 à 1). Il remporte de nouveau la petite finale en battant toujours le Ghana par le score de 3 buts à 1. Il finit pour la deuxième fois 3ème de la compétition.

1. 2ème place de 1972 

L’édition de 1972 se passe au Cameroun et le Mali en est à sa première participation à une phase finale de CAN. Conduit par l’allemand Heinz Weigang, le Mali enchaine trois matchs nuls dans la phase des poules et termine 2ème de son groupe derrière le Cameroun. En demi-finale, il bat le Zaïre par le score de 4 buts à 3.

La finale l’oppose, le 5 mars, au Congo Brazzaville.  C’est le Mali qui ouvre le score à la 42ème minute de jeu, mais il est vite rattrapé par son adversaire qui marque un premier but à la 57ème minute, puis un deuxième but à la 59ème minute et un troisième à la 63ème minute. Le Mali réduit le score à la 75ème minute. Le Match se termine 3 à 2 en faveur du Congo, qui remporte la coupe, et le Mali termine 2ème de la compétition.

 

Cela reste pour le moment le meilleur résultat jamais atteint par une sélection malienne à la CAN

Article que j’ai écrit pour benbere

Vote à l’AN: coup de massue porté à la démocratie malienne

Les députés élus sous les couleurs de l’URD, principal parti de l’opposition politique malienne ont surpris ce lundi 11 mai 2020 en jetant leur dévolu sur Moussa Timbine, candidat de la majorité présidentielle à la présidence de l’AN qui remporte haut le scrutin par le score de 134 voix contre 8 seulement pour son adversaire, l’ancien premier ministre et président du parti YELEMA, Moussa Mara.

L’on se demande quelle mouche a pu piquer les compagnons de Soumeila cisse, l’emblématique chef de file de l’opposition qui, jusqu’à sa disparition quelques jours avant le premier tour des législatives, est resté constant dans ses prises de position, n’y allant jamais par le dos de la cuillère lorsqu’il s’agit de décrier les dérives du régime en place.

Que s’est – il donc passé ?

Les députés URD ont – ils monnayer leurs voix ? Ou se sont- ils définitivement rangés du côté de la majorité présidentielle ?

Dans l’un ou l’autre cas, il se dessine un paysage menaçant pour l’avenir de la démocratie au Mali.

Aucune ambiguïté au départ

Jusqu’à la convocation du collège électoral pour les élections législatives, l’URD (Union pour la République et la Démocratie ) de Soumeila Cissé était ce parti politique que tout opposait au RPM (Rassemblement Pour le Mali) du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta.

Leur opposition est d’abord idéologique, l’URD étant républicain libéral alors que le RPM est affilié à l’international socialiste.

Ensuite, ils sont opposés de part leurs programmes de société puisque IBK semble vouloir résoudre la crise sécuritaire avant de relancer l’économie alors que Cisse propose de naviguer en sens inverse: donner un coup d’accélérateur à l’économie pour juguler la crise sécuritaire.

Enfin, Soumeila cisse a refusé récemment de figurer dans le gouvernement de large ouverture de Dr Boubou cisse parce que ne partageant pas la vision de celui – ci sur la façon de répondre aux difficultés que vit actuellement le Mali.

Que l’on soit d’avis avec lui ou pas dans ses prises de position, l’on reconnaît au chef de file de l’opposition même s’il n’est pas exempt de tout reproche une certaine constance dans ses choix et une cohérence entre ceux – ci et les actes qu’il y enjoint.

Et tout cela participait à l’équilibre du jeu démocratique car si le pouvoir emettait une idée, l’opposition offrait une autre alternative. Si ici, on a pu mentir au peuple, là la vérité pouvait lui être révélée. Quand il arrive que le pouvoir abuse, l’opposition pouvait modérer et si le premier opprimait le peuple, le second pouvait le consoler en le défendant.

Quant aux maliens, ils comprenaient que tout n’était pas parfait et que sous les apparences, il pouvait se cachait de tristes jeux d’intérêts de l’une ou de l’autre partie mais tant que la ligne de démarcation entre elles reste nette, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter.

Retournement de veste ?

Mais quelle ne fût pas la surprise du peuple malien lorsqu’au compte des élections législatives l’opposition et la majorité ont présenté des listes communes dans certaines circonscriptions électorales. Des esprits avertis ont sonné l’alerte en dénonçant ce qu’ils qualifient d’alliance contre nature mais l’on pouvait encore se résoudre à y voir des spécificités inhérentes auxdites circonscriptions.

Mais pour que des députés de l’opposition optent pour le candidat de la majorité à la présidence de l’assemblée nationale, il aurait fallu des bouleversements en profondeur d’autant plus que ce scénario se déroule alors que Soumeila Cisse est toujours porté disparu, vraisemblablement entre les mains de ses ravisseurs.

La ligne de démarcation se serait -elle effacée ? Si cela s’avère autant signer illico presto l’acte de décès de la démocratie malienne. Une nation ne saurait prospérer dans une monoculture politique, aucun peuple ne pourrait s’y épanouir.

Les députés auraient – ils monnayer leurs choix ? Déshonorable pour des honorables censés incarner l’intégrité morale s’ils doivent perpétrer le règne des magouilles et des combines.

Tout n’est pas perdu à en croire des analystes qui ont trouvé une justification du choix fait dans le vote sanction qu’aurait fait l’opposition contre Mara parce que ce dernier a appelé à voter IBk et donc contre Soumeila lors du second tour de la présidentielle. C’est un leurre parce pour un représentant du peuple, les décisions ne se prennent en fonction de ses états d’âme mais en fonction de l’intérêt du peuple.

Aucune des hypothèses que l’on pourrait formuler ne présage rien de bon ni pour la nation ni pour la démocratie.

Déclin de l’alternance ! Décès de la démocratie !

L’enseignant, un héros: Hommage à mon professeur.

Au cours de la grève des enseignants maliens cette année, les critiques à leur encontre n’ont pas toujours été tendres. Ils méritent mieux parce que chaque cadre accompli de ce pays est avant tout l’œuvre d’un enseignant.

Moi, c’est sidi Mohamed Idrissa Touré (SMIT), ce chevaleresque soldat de la craie qui m’a transmis le virus de l’enseignement, l’amour des maths et le goût de la recherche.

Natif de la ville de Gao (Nord du Mali), mince, grand, un foulard toujours enturbanné autour de la tête laissant entrevoir des petits yeux ronds et un menton saillant, le tout supporté par un physique de dieu grec, nos chemins se sont croisés au début des années 2000 au lycée de Tombouctou où il enseignait les mathématiques depuis quinze ans.

La quarantaine bien sonnée à l’époque, il s’habillait toujours modestement et avait un goût prononcé pour le boubou traditionnel des maliens.

Avant cette date, rien ne m’est prédestiné à l’enseignement et je ne vouais pas encore cette espèce de culte fou ni à la lecture ni à l’écriture et encore moins aux maths. Mais sous la craie de SMIT, celles –ci sont devenues une occasion pour moi de jouer et de me faire plaisir, de comprendre le monde et d’échanger avec mes semblables. Elles me sont apparues tellement belles et utiles que je me suis promis d’en apprendre autant que faire se peut afin d’apporter ma petite contribution au devéloppement de mon pays.

Ces cours qui m’ont marqué à vie

Ce que j’aimais chez SMIT, c’était son aptitude à communiquer un message. Un chapitre commençait toujours par une anecdote ou une petite question sur un concept déjà vu qui laissait libre court à l’imagination des apprenants. Il s’en suivait généralement un long échange d’idées entre les élèves. J’avais l’impression que le cours de maths était destiné uniquement à éveiller notre curiosité et à aiguiser notre sens de l’argumentation et sans que l’on ne s’en rende compte, on aboutissait à la définition d’un nouveau concept ou d’une nouvelle formule.

Organisé et très méthodique, SMIT n’en mettait pas partout au tableau. Calligraphe né, il dessinait chaque lettre au point de rendre plaisantes, les formules les plus compliquées. La magie de sa belle voix combinée à de nombreuses illustrations, faisait naturellement le lien entre ces formules et leurs applications pratiques.
Rigoureux, sérieux, ponctuel et assidu, il n’en demandait pas moins aux autres. Du reste, il ne badinait pas avec la discipline. Il ne manquait cependant pas d’humour. Il lui arrivait par exemple de lancer au beau milieu d’un exercice alors que la concentration est à son point culminant: «Vous voulez tirer x. Allez –y mais attention, que ça ne se coupe pas, vous pourriez vous blesser ».Il terminait toujours une leçon par sa formule phare : «Vous et moi, avons désormais les mêmes informations sur tel concept et ne vous étonnez pas de réussir à traiter certains exos plus rapidement que moi ». Cela suffisait à faire croire à chaque élève qu’il comptait et qu’il pouvait réussir.

Dans les cours de SMIT, le côté ludique des maths n’était pas négligé. Les devinettes et les casses –têtes y étaient très fréquents. En plus de maîtriser sa discipline, il l’aimait et aimait l’enseigner.

Fédérateur et sociable

Dans la cour de l’école ou à son domicile, il nous recevait et acceptait volontiers nous donner un coup de main sur un exercice compliqué.Il lui arrivait également de passer des heures à expliquer comment les maths contribuent à la résolution des problèmes actuels de l’humanité : « La recherche mathématique s’attèle aujourd’hui à élaborer des nouveaux concepts pour solutionner les difficultés qui se posent en matière de devéloppement durable ». D’ailleurs, les maths selon lui, font évoluer les autres disciplines scientifiques : « Une discipline est autant scientifique qu’elle contient des maths ». C’est pourquoi, aimait –il dire, un mathématicien doit apprendre à collaborer, à échanger, à parler plusieurs langues, à lire et à écrire correctement. Ce que, lui – même, pratiquait au contact de ses collègues.

Sympathique mais trop rigoriste, il ne cautionnait pas l’injustice et n’aimait pas les faux –fuyants. Cela lui a valu souvent de prises de bec avec l’administration

.Avant de le connaître, je rêvais de devenir médecin. Parce que je l’ai connu, j’ai trouvé ma vocation dans l’enseignement des maths que j’exerce depuis une dizaine d’années.

Comme disait l’autre, j’aurais été déçu de le décevoir si je n’avais pas opté pour ce noble métier.

Tombouctou: ces assassins qui disparaissent entre deux check -points, article que j’ai écrit pour benbere.

Les assassinats sont devenus monnaie courante à Tombouctou. Une situation encouragée par un simulacre de sécurité doublé par une impunité totale.

Le jour se lève sur la ville de Tombouctou. Dans le quartier administratif, les bureaux sont ouverts. Des femmes, paniers dans la main, se dirigent vers le grand marché. Des enfants regroupés dans un coin de rue rivalisent d’adresse dans le jeu d’imitation de la course du dromadaire. Mais tout habitant de cette ville comme moi sait que derrière cette apparence de bien-être général, se cache une grande inquiétude. Tout le monde a peur, parce que malgré la présence des forces de défense et de sécurité (nationales et internationales), les professionnels du crime sont parvenus à tuer en plein jour et à disparaître dans la nature.

Rien qu’en 2019, au moins cinq assassinats et deux tentatives ont été enregistrés. Le dernier en date s’est passé à une centaine de mètres d’un poste de contrôle. Aussi, les victimes subissent-elles une double mort : elles meurent de la lâcheté de leurs meurtriers et de l’inefficacité des forces de défense et de sécurité ainsi que de l’indifférence des autorités locales.

Dangereuse fausse sécurité

Aujourd’hui, des nombreux postes de contrôle existent de tous les côtés de la ville, des patrouilles de l’armée malienne se font de jour comme de nuit. Les Casques bleus de la Minusma, à bord de leurs blindés, sillonnent les rues quotidiennement. Les radars, les avions et les drones de surveillance survolent le ciel constamment. A quoi servent donc tous ces hommes en armes et cet arsenal technologique de dernière génération, s’ils sont incapables d’empêcher les crimes odieux ?

Je crains que tout cela ne soit qu’une simple mise en scène destinée à berner les populations. C’est ce qui explique que deux ou trois individus, sur une moto ou à bord d’un pick-up, peuvent se frayer un chemin au milieu de toute une quincaillerie clinquante d’armes sophistiquées pour venir commettre leur forfait en pleine ville. Ils le font parce que ce simulacre de sécurité leur facilite la tâche et parce qu’aucune enquête n’est faite après.

Affaires classées

Malheureusement, aucun des meurtres perpétrés à Tombouctou n’a fait l’objet d’enquête approfondie. Quelques témoignages vite recueillis sur place et l’affaire est classée. Les auteurs se retrouvent confortés dans leur position et prêts à rééditer leur forfait. Il est tout de même arrivé que des citoyens ordinaires s’interposent pour empêcher des malfrats de nuire. Mais, dans ce cas, c’est la loi de la justice populaire qui a prévalu. Je ne l’encourage pas tout comme je n’encourage pas la création des milices d’auto-défense pour sécuriser les personnes et leurs biens. Ils sont destructeurs et créent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent.

A mon avis, notre sécurité incombe uniquement à ceux investis par nos textes pour nous protéger. Le peu de réaction des forces de sécurité maliennes et le silence des autorités locales et nationales sont aussi coupables que les auteurs des crimes. Il nous revient, à nous citoyens, de le leur faire savoir.

Dispositif sécuritaire lacunaire

Le dispositif sécuritaire mis en place à Tombouctou doit être revu et corrigé par nos forces de sécurité. Les autorités et les forces étrangères doivent également s’impliquer davantage pour mettre fin à cette série d’assassinats qui commence à agacer les populations. Les textes et les discours ne suffisent plus, il faut déboucher sur des actes. Je refuse simplement de croire que Tombouctou, une commune d’à peine 21 kilomètres carrés et seulement quelques milliers d’habitants, l’équivalent d’un quartier de Bamako, soit difficile à contrôler.

En plus de l’insécurité, nous souffrons de ces photos qui circulent sur les réseaux sociaux, montrant un parent ou une connaissance morte, gisant dans son sang. Poster ce genre de photo sur la toile n’est ni intéressant ni humain.

Mali: Au nom de la démocratie, le premier ministre doit revoir sa copie.

Esprit belliqueux, choix inopportuns, décisions irréfléchies et fantaisistes, le tout sur fond d’ illégalité, il n’aura fallu qu’un an à Boubou cisse à la tête de la primature pour faire reculer la démocratie malienne de 20 ans.

Ce n’est point pour se retrouver là que le peuple malien, après avoir mis fin au régime totalitaire du Général Moussa TRAORE, a opté pour la constitution de 1992, constitution toujours en vigueur et dont l’esprit demeure: le pouvoir appartient au peuple. Ici, le législateur malien semble vouloir dire que la conduite des affaires publiques est confiée à l’exécutif désigné mais celui – ci a l’obligation d’informer le peuple de la façon dont les biens de la communauté sont utilisés. De plus, l’exécutif se doit de respecter et de faire respecter la loi dans toute sa rigueur.

Or c’est tout cela que l’hyper puissant Docteur Boubou Cisse à qui l’on a confié la garde des coffres de la république et celle de leurs clés (ministre des finances et premier ministre) feint d’ignorer.

Sinon qu’est ce qui explique:

Ce refus de déclarer ses biens:

Le premier ministre n’a pas déclaré ses biens comme l’aurait voulu la tradition. Ce fait peut sembler à première vue anodin mais en ces temps de crise de confiance (entre dirigeants et citoyens ordinaires), déclarer ses biens est un acte devenu sacré pour les citoyens qui y voient un début de volonté manifeste de bien faire. Et c’est sur la base de cela que l’on se fondera plus tard, à défaut de preuves directes, pour juger de l’implication des dirigeants dans des malversations financières.

Boubou ne souhaite peut -être pas s’enrichir illicitement sur le dos des maliens. Soit, mais il n’a pas daigné se prêter à cet exercice simple qui aurait pu convaincre plus d’un de sa réputation d’homme intègre et honnête.

Et c’est la transparence dans la gestion des affaires publiques qui en prend un grand coup.

Cette absence de déclaration de politique générale(DPG)

L’état est une communauté d’individus assez élaborée qui ne saurait fonctionner selon le bon vouloir d’un seul de ses membres. Au Mali, le premier ministre, une fois nommé, a au plus trois mois pour faire sa déclaration de politique générale (DPG) devant les députés qui ont la possibilité de l’enteriner ou non.

En effet, c’est dans la DPG que le PM explique au peuple à travers ses représentants les grands chantiers auxquels il souhaite s’attaquer et comment il compte s’y prendre.

Boubou Cisse a un an à la primature et jusque là, pas de dpg. C’est dire que durant une année, il aura agi au nom du peuple sans que celui-ci n’ait eu la possibilité de juger ni de la pertinence ni de la cohérence des actions entreprises en son nom.

Imposer verticalement des décisions au peuple, voilà qui jure avec tous les principes prônés par la démocratie.

Cette application sélective des lois

Le respect des lois est l’un des plus grands attributs de la démocratie.

Le premier ministre aura séché sur ce terrain aussi. L’affaire qui l’oppose aux syndicats de l’éducation suffit pour s’en convaincre.

Les enseignants réclament cette année l’application de la loi numéro 2018 007 portant statut du personnel enseignant qui, en son article 39 stipule: Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires régis par le statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant.

Incapable de trouver un compromis avec eux, Boubou cisse leur applique la loi sur les retenues de salaire pour fait de grève mais ce faisant, il outrepasse ses prérogatives en la matière en gelant la totalité de leur salaire.

Depuis les enseignants subissent en silence le règne ténébreux de l’oppression et de l’abus de pouvoir et là également c’est la démocratie qui en pâtit.

Les martyrs de mars 1991 doivent se retourner dans leur tombe à la vue de cette autocratie déguisée doublée de népotisme qu’on sert à leurs compatriotes sous le nom fallacieux de démocratie.

Au nom de la démocratie que les maliens ont arraché en 1991 en payant du sang de leurs martyrs, le premier ministre Boubou cisse doit revoir sa copie.

Mali: les services financiers boudent toujours les régions du nord, article que j’ai écrit pour benbere.

Les services financiers des régions du Nord ont été délocalisés à Bamako en 2012 suite à leur occupation par les groupes armés. Mais leur maintien dans la capitale qu’aucune raison valable ne justifie aujourd’hui, agace les populations et cause de nombreux désagréments aux fonctionnaires. Cette situation doit cesser parce qu’elle n’incite pas les gens à venir servir au Nord.

Le maintien à Bamako des directions régionales des services financiers irrite de plus en plus les fonctionnaires.

Les directions régionales du Budget, du Trésor, du contrôle financier et des Impôts sont toutes absentes des régions du nord. Cette situation provoque très souvent des erreurs relatives au traitement de salaire.

« Un agent du budget, après vérification, reconnaît qu’une erreur a été commise sur mon salaire. Il me promet de résoudre le problème dès le lendemain. Le lendemain, je tente de le joindre sans succès. Je décide d’attendre. Au mois de mai, mon salaire tombe mais celui d’avril n’est pas versé. Je me rends à Bamako au mois de juillet et arrive à leur bureau vers 13 heures. Mais, cela coïncide avec une réunion des agents. Je reviens le lendemain, et après trois longues heures d’attente, on me dit que mon salaire du mois d’avril est désormais dans le circuit pour traitement. C’est fin août que j’ai pu le percevoir », se lamente Touré un professeur de lycée à Tombouctou

Ce processus, en temps normal, ne prend pas plus d’une journée. Aujourd’hui, c’est devenu une affaire de semaines voire de mois à cause de la distance et de l’état des routes. En cas de perte de ces dossiers, c’est la croix et la bannière pour pouvoir rentrer dans ses droits.

Nuire sans crainte d’être sanctionné

La situation sécuritaire est le principal argument qu’avancent les autorités. Mais cet argument ne tient pas la route. L’absence des forces de défense et de sécurité était la seule raison valable qui justifiait la délocalisation de ces structures. Les groupes armés qui, en 2012, s’en prenaient aux services de l’État se sont inscrits dans le cadre d’un règlement pacifique de ce conflit. Même les banques sont toutes présentes ! Quant aux attaques terroristes, elles n’ont ciblé jusque-là que les camps des forces de sécurité. La raison du maintien de ces services dans la capitale se trouve donc ailleurs.

Beaucoup de fonctionnaires sont convaincus que cette situation fait l’affaire des agents qui travaillent dans ces structures délocalisées à Bamako. La plupart ont des affaires autre que les services financiers. Certains aussi profitent de leur présence à Bamako pour y faire des études. Ils le font parce qu’ils savent que le bout du tunnel pour les régions du nord, n’est pas pour demain. Mais c’est surtout le manque de décisions et de sanctions de la part des autorités qui poussent ces agents à continuer à se moquer des pauvres fonctionnaires. Pourtant, elles constatent les retards, les erreurs dans le traitement des salaires.

Beaucoup doivent se déplacer pour prendre leur salaire à Bamako
Alors pour surmonter ces problèmes, les billeteurs sont obligés de se rendre à Bamako à chaque fin de mois pour récupérer les salaires de leurs camarades. La prise en charge financière des frais de déplacement et de séjour leur revient.

Les raisons évoquées ici ne sont pas de nature à inciter les gens à venir travailler au Nord. Une situation qui conduit les populations à se demander si elles ne sont pas les laissés pour compte de l’État.